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Les françaises ne bénéficient pas d'une véritable justice

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Octobre 2012

Bonjour,
Je suis à la recherche de chiffre sur les condamnations suite au violence faite aux femmes. Ce matin, j’ai entendu que les auteurs d’une « tournante » avaient été au mieux condamné à un an de prison ferme, au pire  acquittés. Il y a quelques mois, j’accompagnais ma nièce au procès de celui qui l’avait poignardé à 3 reprises et l’avait laissé la croyant morte après son forfait. Ce que nous considérons comme une tentative d’homicide préméditée ayant entraînée une invalidité permanente a été requalifié en « coups et blessures involontaires ». Son affaire n’a donc pas été prise en charge par le tribunal correctionnel mais pas un nouveau type de tribunal mis en place juste avant le départ du gouvernement Fillon (présence de jurés). La condamnation de l’agresseur de ma nièce est 5 ans de prison dont 18 mois ferme (réalisé en préventive) et indemnisation de 10.000€ pour préjudice subi. Heureusement, ma nièce, sous le coup de l’émotion a compris que son agresseur devait encore faire 18 mois de prison et a retenu que les jurés avaient condamné son agresseur plus lourdement que ce qu’avait demandé l’avocat général. Il y a maintenant 26 ans, j’étais violée. J’avais 17 ans et je n’ai pas été entendue. A 38 ans, j’ai souhaité porter plainte mais le délais de prescription était échu. J’ai le sentiment, que malgré leur lutte, les françaises ne bénéficient pas d’une véritable justice lorsqu’elles sont victimes de violences. C’est pour cela que j’aimerais avoir accès à des informations infirmant ou confirmant ce sentiment.
Merci pour vos actions
Bien cordialement
M.E

Bonjour,
Vous trouverez des renseignements à partir du site du ministère de la justice et notamment sur ces pages :

* http://www.cesdip.fr/spip.php?article528
* http://www.justice.gouv.fr/budget-et-statistiques-10054/ chiffres-cles-de-la-justice-10303/les-chiffres-cles-de-la-justice-23254.html
* http://www.justice.gouv.fr/budget-et-statistiques-10054/chiffres-cles-de-la-justice-10303/

Apparemment, le nombre de condamnations serait en hausse, ce qui n'est guère étonnant, puisque de plus en plus de femmes portent plainte. Cependant, cela ne veut pas dire hélas, que chaque victime qui porte plainte reçoit un juste traitement de sa plainte et soit reconnue comme victime juridiquement...
Sachant que "le doute profite à l'accusé", l'aveu et/ou les preuves sont des éléments déterminants.
Sur notre site, vous trouverez également les éléments suivants :

* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_chiffres.htm
* http://www.sosfemmes.com/violences/viol_chiffres.htm

Je pense que votre message aurait sa place dans notre espace-échanges.
Me permettriez vous de le publier avec cette adresse ou une adresse anonyme?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil

Merci pour toutes ces références.
Oui, il est bien normal que l'on ne condamne pas quelqu'un sur une simple accusation. Je regrette de ne pas avoir eu le courage de porter plainte immédiatement après mon viol mais j'avais 17 ans, je me sentais coupable, mon violeur risquait de repartir au Kurdistan où il était menacé de mort et pour couronné le tout, ma mère ne m'a pas cru. Avec des ecchymoses cela serait peut-être mieux passé. Savez-vous vers qui je pourrais me tourner pour savoir si je dois poursuivre ma thérapie avec un psy qui m'a dit que nous ne vivons plus dans une société patriarcal depuis que les femmes ont pris le pouvoir sur les enfants ? Pour preuve, selon lui 80% des hommes  ne pourraient plus, au bout de 3 ans après leur divorce, continuer à voir leurs enfants.
Bien cordialement,
M.E

Bonjour,
Pour revenir sur les statistiques, je viens de voir dans un journal régional que 20% des femmes victimes de viols portaient plainte et 3% obtenaient une condamnation de leur agresseur. Je ne sais si ces chiffres sont valables mais s'ils reflètent la réalité... pauvre réalité. Par rapport à ce psy, il soulève une question mais y répond sans doute avec un gros raccourci. S'il est vrai que la notion de l'homme "chef de famille" tend à disparaître, le pouvoir paternel comme tel doit être distingué de la domination masculine en général.
Le problème, c'est que l'on a tendance à employer le mot patriarcat comme équivalent de domination masculine ; or, patriarcat signifie au départ, que c'est le père qui commande aux fils...
Par rapport à la domination masculine, le terme "fratriarcat" (selon G.Fraisse) serait peut-être plus adapté sans être toutefois absolument juste. Je pense que votre psy n'a pas pris le bon exemple, s'il voulait dire, que la domination masculine n'existait plus!
Peut-être que votre psy fonctionne uniquement sur le modèle Freudien via complexe d'oedipe ; demandez lui ce qu'il pense de l'homosexualité par exemple?
Ainsi, vous serez sans doute mieux fixée et plus à même de savoir, si vous continuez ou non avec lui.
Merci infiniment pour votre autorisation à la publication.

Est-ce que je mets cette adresse, une autre anonyme que vous fabriquerez ou est-ce que je rends votre témoignage complètement anonyme?
Cordialement,
Chantal POIGNANT

Il faudrait effectivement vérifier la source de cette information mais je n'en serais pas autrement surprise. Je pense qu'il est difficile de trouver un bon exemple pour dire que la domination masculine n'existe plus :-)Vous pouvez mettre cette adresse pour la publication de mon témoignage.

Marie-Eve.Charpentier@ac-poitiers.fr
Bien cordialement,
M.E


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