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Message ou FAQ

 

Elle vient en aide à sa demi-soeur


Février 2013

Bonjour Chantal,
Je fais appel à vos bons conseils pour me donner des trucs pour venir en aide à ma demi-soeur qui est présentement séparé de son conjoint, mais qui souffre des séquelles laissé par 2 ans de violence physique et verbale.
Il y a eu un enfant dans tout ça, un déménagement, elle est monoparentale, avec une enfance lourde aussi en violence de son beau-père sur sa mère. Elle est plutôt du genre pessimiste, très consciente et aime une forme de douleur poétique ( avant sa rencontre avec cet homme )
Je l'ai vu forte pendant 2 ans, résistante, optimiste à ce qu'il change avec la venu du bébé. Je l'ai vu la lèvre fendue, des marques sur les bras, les cernes ... la misère ...
Je la pousse à consulter, mais elle veut rien savoir, elle est hyper fatiguée, toujours malade, elle dit que personne ne l'aide, que Martial est encore violent verbalement quand il vient chercher la petite ... elle habite seule en campagne, travaille à M.
C'est difficile aussi pour moi, de ne pas pouvoir lui offrir autre chose que de l'écoute, mais avec elle, l'écoute ne suffit plus, elle ne m'écoute plus, parce qu'elle se victimise, elle croit être la seule à passer par là ! Bref, je trouve tout ça très complexe et lourd à supporter. En plus de devoir garder ce secret familial... personne ne doit savoir ce qu'elle a vécu !
Si vous avez des conseils, j'aimerais beaucoup vous lire. Évidemment je vous ai fait un portrait très rapide, c'est beaucoup plus complexe que ça !
Bien à vous et merci
K.

Bonjour,
Votre sœur a longtemps pensé que son conjoint pourrait "changer" et elle s'est investie complètement dans cet objectif dans lequel elle a mis toute son énergie, y compris, en donnant naissance à un bébé.
L'idée, que tout ce qui a eu lieu, tout ce qui a été entrepris puisse tenir de l'échec a contribué à "l'effondrement" de sa propre image : elle s'est sentie désinvestie et confrontée à "son manque à être" ; elle s'est "réfugiée" de nouveau  (puisque vous me dites et c'est très explicite, très juste, qu'elle recherchait déjà "une forme de douleur poétique") dans une sorte de mélancolie, "vague à l'âme".
Cette sorte de mélancolie est une forme de compassion mise en place sur un mode réactionnel narcissique envers son "soi" meurtri.
Elle vit sa plainte dans une sorte de masochisme moral parce qu'elle est impuissante à opposer une autre identité face aux épreuves de sa vie.
Je ne suis pas certaine qu'elle soit pour l'instant "accessible" à une thérapie dans la mesure où elle se "complaît" (pour l'instant) dans une "passivité mélancolique".
Par contre, est-elle à même de s'occuper de son enfant, de l'investir?
De même qu'elle a mis toute son énergie pour "sauver" cet homme, il serait peut-être possible, qu'elle mette de nouveau toute son énergie pour "sauver" son enfant.
En effet, il est certain que cette "mélancolie" est ressentie par la petite.
Ensuite, quand votre sœur aura repris une "énergie" positive pour "sauver" son enfant, elle pourra paradoxalement entreprendre une thérapie.
J'aimerais pouvoir publier votre témoignage anonymement.
Me le permettez vous?
Je reste à votre disposition.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil








Bonjour Chantal,
Vous avez totalement raison, je resterai patiente et très présente pour elle. C'est une femme très autonome, décisive et autoritaire, mais à la fois soumise et triste. De plus, nous travaillons ensemble. Je la vois si forte avec nos clients et si détruite à la maison. Je vis le paroxysme avec elle.
J'avais déjà remarqué ce que vous citez, disant qu'elle développe une forme de narcissisme, en ne retournant pas ses appels, en donnant des rendez vous qu'elle ne tient pas, en croyant que personne n'est là pour l'aider. Et ce, même si nous lui proposons notre aide. Elle nous arrive avec le fait accompli. Je me dis que si elle ne parle pas de sa situation, elle ne peut avoir de la compassion. Elle demande de l'aide pour la petite, repeindre la maison, pour son déménagement, mais du coup, sans sort toujours seule. Ensuite elle nous blâme. Elle a du s'occuper de sa mère très jeune, donc devenu autonome très rapidement dans l'adolescence.
Bref, il y a beaucoup de noeuds à défaire. Comme j'ai été un enfant endeuillé par la mort de mon frère à l'âge de huit ans, j'ai du plongé dans ce qui me donnait la nausée ... nous avons un père irresponsable toujours en voyage et dépressif, qui se balade de relation en relation.  j'ai eu une mère en deuil de mon frère et elle une mère alcoolique ... vous voyez le topo ... Dans notre jeunesse nous nous comprenions, deux fillettes tristes sur une balançoire. Mais plus maintenant, j'ai fait une longue thérapie, pour comprendre mes mécanismes, ce que elle ne veut pas entreprendre.
C'est avec plaisir que vous pouvez utilisez mon témoignage, ça me fera plaisir d'aider d'autres femmes !
Merci à vous
K.
 

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