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Comment lui faire payer les dommages morales qu'il a engendrés ?

Février 2012


Bonjour. Je vous ecrit aujourd'hui car je ne vis plus, je survis. J'ai été abusée sexuellement par mon grand père entre l'âge de 8 et 11 ans(c'est aproximatif, car les periodes sont assez flou). J'ai bientôt 23ans, je suis avec mon conjoint depuis 3 ans. Et cela devient difficile. Il ne peut plus me toucher. Je me refuse tt désir tout plaisir.Mon passé resurgit par vague depuis des années. Aujourd'hui, j'ai décidé de m'en sortir, j'ai commencer une thérapie psychologique, mais c'est une torture de repenser à ce qui m'est arrivé. Pour résumé, grand père etait quelq'un de bien sous tout rapport, il vivait dans le sud. (Moi je vit dans les pays de loire) ttes les vacances d'été, j'allais chez lui. Parfois avec mon grand frère, parfois seule. J'y ai vécu les pires souvenir de ma vie. Il me caressait, mimait l'acte sexuel quand il me prenait dans ses bras. S'exhibait, se masturbait devant moi. Il me faisait voir des films pornographique. Me prenait en photo, je le soupçonne egalement de m'avoir regardé me laver. Il jouait avec des miroirs chez lui, pour voir ou être vu. Et puis un jour, il m'a fait un cunnilingus. Il tournais tout au jeu. Je me sent coupable aujourd'hui d'avoir pu trouver ça drôle, d'être rentrée dans son jeu. Il me disait que c'etait de ma faute, que j'avais cherché, et que je ne devais rien dire.  Il me manipulait et moi je l'aimais. Alors j'ai enfoui tt ça bien caché dans ma mémoire. Un soir en rentrant du collège. J'ai réalisé. Le lendemain j'ai tout révélé à une amie, puis à une assistante sociale. Et tt s'est enchaîné, ma mère a appris, on a porter plainte. Un procès a eu lieu pour attouchements sexuels. Je n'ai pas été presente. Je le regrette d'ailleurs, mais ma mère ne voulait pas y aller, trop dur pour elle je suppose d'affronter son père, elle est pleine de haine contre lui. Enfin bref. L'issus du procès est risible ou presque. Il a eu 2 ans de prison avec sursis. Autant dire rien, et j'en veux à la justice française de ne pas avoir pris mes accusations suffisamment au serieux pour le mettre en prison! Surtout que j'ai appris par la suite que je ne suis pas là seule à avoir été abusée. Ma tante (sa propre fille), mon oncle( mais ce n'est pas clair), mon frère (qui a reproduit sur quelqu'un), et surement d'autre encore. 10 ans après (environ) je suis dévastée, je me sent vide, je ne suis personne ou en tt cas pas la personne heureuse que je devrait être. Je voudrait relancer l'affaire, mais je ne sais que faire. Puis-je encore faire qq chose? Je veux m'en sortir et sauver mon couple. Mais je suis fatiguée. Que puis-je faire pour lui faire payer les dommages morales qu'il a engendré en me faisant vivre ses horreur? Je sais que je n'ai pas été violé, mais je pense que les gens ne devrait pas prendre à légère ce genre de situation. J'ai toujours l'impression de devoir m'excuser parcque je n'ai pas été violé. Mais je souffre aussi. Je sais que je ne suis pas la seule, et je voudrais que tte les jeunes filles à qui s'est aussi arrivé, se battent. Que nous soyons enfin reconnus comme des victimes. Je ne juge en rien la gravité de tel ou tel vécu. Je veux juste que justice soit faite. Et que l'on nous permette de nous reconstruire.Vous pouvez publiez mon message si vous pensez que cela peut servir a d'autre femmes. Pas mon mail. merci pour votre future réponse.
Cdt
S.

Bonjour,
La plupart des grands-pères incestueux ont été des pères incestueux.
Et il n'est pas rare que la grand-mère plus ou moins complice couvre son époux.
Y-avait-t'il une grand-mère près de cet homme?
Je vous pose cette question car votre cas n'étant pas isolé au sein de la famille, je suppose que ce grand-père fonctionne comme un patriarche dominateur avec ses propres règles et qu'il risque de continuer de la même manière, par rapport à d'autres enfants et de transmettre à une autre génération sa problématique (répétition transgénérationnelle) ce dont votre frère est apparemment victime tout en étant lui aussi agresseur.Apparemment, vous avez été la première et la seule à lever le couvercle de cette famille dysfonctionnelle et peut-être que grâce à vous, la dynamique familiale a pu évoluer.
Cependant, ce type d'individu pervers n'éprouve pas de culpabilité ; il est convaincu du bien-fondé de sa position et cherche l'adhésion de l'autre à ses pseudo lois d'où ces soi-disant jeux, dans lesquels il vous entraînait pour arracher votre soumission. Vous avez en effet survécu à ce piège affectif d'autant plus pervers, que ce grand-père tentait de faire de vous sa complice et il vous faut maintenant apprendre à vivre en faisant confiance à vos émotions notamment par rapport à votre conjoint mais pour cela, vous allez devoir revenir sur ces émotions liées aux évènements du passé enkystées dans votre psychisme et dans votre corps, à tel point qu'elles se chevauchent et rendent impossible tout rapprochement sexuel avec votre conjoint.
En fait, vous allez devoir vous réapproprier et restructurer votre univers personnel et interpersonnel, lequel a été insécurisé par les manoeuvres de séduction de ce grand-père. Avec raison vous avez entrepris une thérapie qui vous oblige à revenir sur ces moments douloureux ; ne cédez pas à votre légitime peur car seule une thérapie bien investie vous permettra d'intégrer vos angoisses.
Pourriez vous répondre à mes premières questions?
Dans l'attente,
Cordialement,
Chantal POIGNANT

Ma grand mère est morte il y a bien longtemps et effectivement c'etait un despote. Ma tante avait voulu porter plainte il y a longtps, il y avait eu enquête. Mais ma grand mère était soumise et avait dit ne rien avoir remarqué. Ma mère m'a parler d'un très vague souvenir, d'une fois où elle avait pris son bain avec lui(tte petite) et elle se rappelle de sa mère, donc ma grand mère, arrivant et engueulant son mari et lui disant de ne plus recommencer, un truc comme ça. Ça veut donc dire qu'elle etait au courant. La famille du côté de mère est aujourd'hui complètement éclatée. Les frères et sœur ne se parlent plus. En tt cas ma mère a coupé les ponts avec depuis des années. Avant mm que je porte plainte. Il n'y a qu'une des sœurs qui garde contact avec lui. Elle a d'ailleurs elle avait à l'epoque du procès, dit que je mentais. En ce qui concerne mon frère. Il a été jugé. Je parle très peu avec. Je n'ai appris son histoire qu'il y a 2 ans.. il n'a jamais avoué avoir vécu des sévices. mais il est clair qu'il a du vivre des choses similaires à moi. Peut etre même pire. Il ne m'aime pas vraiment. peut etre parc'qu'il savait pour moi et qu'il n'a rien dit. Je ne sais pas. Est ce qu'aujourd'hui je peux relancer l'affaire? Je ne crois pas, mais je voudrai qu'il paye avant de mourir. Aujourd'hui j'aime mon conjoint mais je ne l'ai pas vu depuis plusieurs jour. Je n'ai pas envi de le voir. il ne comprend pas. et je ne sais comment me l'exliquer. Je n'ai pas envi d'affection. Et il me demande pourquoi aujourd'hui seulement. Est ce que la therapie va t-elle réellement m'aider à vivre sans souffrir? Je ne peux pas regarder un enfant sans me bloqué. L'idée que je puisse reproduire me torture. Tte relation humaine (en général )me derange, parc'que je ramène tt au sexe et a qq chose de malsain. Du coup je bloque tt pour ne me laisser aucune "chance" d'eprouver du plaisir. C'est une torture..Voilà Je vs remercie pour votre réponse
S.

Bonjour,
La condamnation au pénal de ce grand-père entraîne nécessairement la faute civile mais à l'époque, aviez vous demandé (ou votre mère) des dommages et intérêts pour préjudice moral, par exemple?
Le délai pour engager une action civile est de 5 ans.
Lisez cette page pour mieux comprendre :
* http://vosdroits.service-public.fr/F20789.xhtml
Vous pourriez relancer l'action pénale, par rapport au grand-père, par l'intermédiaire d'une autre personne victime, votre frère par exemple, si les délais ne sont pas dépassés (peut-être, n'a-t-il pas atteint ses 38 ans, ce qui pourrait rendre possible l'examen d'une éventuelle plainte de sa part)....
Mais vous m'indiquez que la famille est éclatée.
La thérapie ne vous permettra pas de vivre sans aucun ressenti de souffrance car elle ne va pas annuler ce qui s'est passé mais, vous aider à faire en sorte, que ce qui s'est passé ne vous empêche pas de construire votre vie. Vous craignez de "reproduire" ; or, un enfant victime ne reproduit pas systématiquement ce qu'il a subi, une fois adulte : seule, la personne qui est restée complètement prisonnière de son trauma, du silence, dans le secret entretenu par la famille à transactions perverses, est susceptible d'infliger à ses (des) enfants le même type de conduite abusive et de passer à l'acte, parce qu'elle n'a pu évacuer ses tensions par le langage, par l'écoute, par une thérapie. D'ailleurs, vous avez remarqué l'attitude ambivalente de votre frère que vous supposez victime et qui est devenu agresseur. Il n'a jamais avoué avoir vécu des sévices, écrivez vous, ce qui revient à dire qu'il s'est probablement enfermé sur sa souffrance et sur sa culpabilité (tout enfant victime se ressent coupable) et pour s'en défendre, s'est "identifié" à son agresseur. J'espère avoir pu répondre à vos questions.
Je reste à votre disposition et vous remercie pour ce témoignage que vous nous autorisez à publier.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Je vous conseille de contacter le service d'aide aux victimes de votre département :
* http://www.inavem.org/


      

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