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Message ou FAQ

 

J'ai exprimé clairement mon refus

Email en pied de message
Janvier 2011

Bonjour,


Tout d'abord, je ne préfère pas que mon adresse e mail apparaisse sur votre forum, par contre je pense que ce serait une bonne idée de publier mon témoignage pour la raison (EMDR) que j'explique à la fin de mon message.

Pour les faits:  j'avais 16 ans, j'étais timide et les garçons ne s'intéressaient pas à moi, je pensais que j'étais nulle et j'étais en grand conflit avec mon père parce qu'il n'avait pas confiance en moi. Je suis partie un mois en colonie, et un garçon de 20 ans beau, confiant et du style que toutes les filles s'arrachaient m'a draguée. C'était pas première histoire, le premier baiser a eu lieu un après midi et le soir, sans comprendre ce qui m'arrivait, je me retrouvais dans son lit et il me faisait des choses que je ne voulais pas.

Je lui avais dit que je n'avais pas envie de faire l'amour maintenant, car j'étais vierge. Mais pourtant, il 'ma fait mal physiquement même s'il n'y a pas eu de pénétration et m'a incité lourdement à lui faire une fellation, ce que j'ai refusé clairement. " Je te le fais bien moi!" Pourtant au cours de notre relation qui a duré un mois environ, il m'a demandé à de multiples reprises une fellation, ce que j'ai toujours refusé.

Il me disait aussi: "Tu vois, je te respecte, tu m'as demandé de ne pas faire l'amour, je ne te pénètre pas!"  Mais toutes les autres choses qu'il me faisait étaient aussi irrespectueuses.

Comme me dit ma psychiatre qui me traite depuis 5 ans, j'ai exprimé clairement mon refus mais au fond de moi, je me dis que j'aurais pu refuser, crier ou tout simplement partir. Le fait que je ne l'aie pas fait me pousse à croire que je suis en partie responsable de ce qui m'est arrivé. Et le fait que je n'aie pas eu un flingue sur la tempe et qu'il ne m'ait pas pénétrée me conforte dans l'idée qu'on ne peut pas appeler ça un viol. Ma psy au début a parlé d'agression sexuelle, puis quand on a creusé un peu plus, a opté pour un viol en me disant que je pouvais porter plainte.. Mais je pense que c'est pas "assez grave" pour que je le fasse. Pourquoi je pense ça? De plus, j'ai peur d'en parler à mes amies de peur qu'elles croient que j'exagère et qu'elles minimisent l'événement.

Voilà, je suis submergée par tout ça, car en plus, je ne crois en aucun homme, ils me dégoûtent: après de multiples histoires, j'en reviens toujours au fait que ce sont des obsédés qui ne sont pas dignes de confiance. Je suis bloquée dans ce trauma, à vivre au jour le jour, à imaginer mon avenir avec un mari et des enfants mais avec une distance telle que c'était comme si ce n'était pas prévu pour moi.

En fait j'aimerais m'apercevoir que je ne suis pas la seule à être dans cette situation d'entre deux, à osciller entre viol et agression, car même si je n'ai pas été forcée violemment dans une ruelle sombre avec un couteau sous la gorge, moi je me sens violée, et mon âme est vide.

Après avoir lu beaucoup de messages sur votre forum, j'ai vu la citation de l'EMDR une fois, et je pense qu'il faudrait encourager les femmes violées en parlant de cette technique encore peu connue mais qui apparemment change la vie de beaucoup de traumatisés.
Je commence ma thérapie mardi 30 novembre prochain, et j'espère tellement d'elle... Je voudrais raconter le déroulement de cette thérapie ici car je pense que ça serait bénéfique pour beaucoup d'entre nous. Qu'en pensez vous?

C.C.

Bonjour,
Je suis tout à fait d'accord avec vous quant à l'intérêt de cette thérapie et je vous encourage vivement à nous en faire le récit, ce qui sera salutaire pour beaucoup de personnes, qui se posent des questions.
"Moi, je me sens violée et mon âme est vide" : voici votre réalité et, si une éventuelle plainte en justice peut ne pas aboutir, cette réalité n'en reste pas moins votre vérité.
Votre vérité, c'est bien ce ressenti de manipulation, qui vous poursuit et qui a valeur d'agression pour vous.
Parallèlement, cette manipulation vous semble moins grave qu'une brutale agression, où vous auriez été exposée à la force de l'autre.
C'est pourquoi vous culpabilisez en perdant peu à peu l'estime de vous-même comme si vous vouliez donner raison à ce garçon dans une ultime condamnation (de vous-même).
Dans l'attente de vos écrits,
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil

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