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Je voudrais qu'il se soigne

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Janvier 2004

Bonjour
Je suis mariée depuis bientôt 16 ans et nous avons 5 enfants de 6 à 15 ans. J'habite en Suisse.
J'aime mon mari, mais je n'aime pas toujours de la manière qu'il me traite.

Il y a une semaine j'ai vécu une nuit d'enfer, mon mari a fait une crise la nuit du vendredi 2.1. au samedi 3.1.2004, il a bu deux tasses d'eau de vie (ce n'est pas une excuse) et il m'a donner des coups de poing, battu, il m'a traîné de force dehors dans la neige, il m'a tirer les chevaux et j'ai eu très peur, j'ai pu m'échapper à deux reprises et j'ai du appeler la police. Par chance dans la malchance, il y avait que deux de nos 5 enfants à la maison pendant cette nuit. C'était terrible pour nous tous. Il y avait 4 policiers dans la maison et ensuite deux ambulanciers l'ont emmener à l'hôpital de force avec les menottes, parce qu'il ne voulait pas partir de plein gré avec eux.

Dimanche, je suis allée voir un médecin pour qu'il fasse le constat de tout les lésions corporelles, la liste a été longue; j'ai beaucoup de bleu sur les jambes, ceux du visage ont viré au jaune et j'ai moins mal à la nuque. Mercredi, je suis allée voir une assistante social au Centre de consultation LAVI .(Loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infractions) pour me renseigner sur la suite des mesure à prendre. J'ai besoin du repos et du temps pour réfléchir, pour savoir qu'est-ce que je veux entreprendre comme démarches par la suite. J'ai un autre rdv chez LAVI dans une semaine. L'assistante peux m'accompagner dans les démarches administratives et m'aider à trouver un avocat sensible à la violence conjugale pour les démarche judiciaire. Elle me propose, soit d'entreprendre une thérapie conjugale ou/et prendre les mesures protectrices de l'union conjugale (elles sont prononcées par la ou le juge du tribunal de district et ont pour but de conserver les liens du mariage, même si les époux ne vivent pas ensemble. La loi ne fixe aucune limite dans le temps.)et/ou porter plainte.
Est-ce que je veux porter plainte ou pas ? Et si je ne fait rien, il peut croire que je cautionne cette violence et qu'il peut recommencer un jour à l'autre!
Est-ce que ces mesures protectrices de l'union protectrice peuvent nous aide de reconstruire notre union sur de base saine, sur le respect et nous aider à sortir de ce cercle infernal ?
Mon souhait est de le faire réagir et le voir enfin aller au fond dans un travail sur soi avec un pro pour le bien de toute la famille et qu'il arrête de me faire porter ses malheurs et son mal-êtres. Il a un manque d'estime en lui, il est un handicapé de la communication et il souffre dans son for intérieur.

Il y a eu dans le passé déjà des actes de violences physiques (la dernière fois, c'était il y a 4 ans). Je ne tolère plus un tel acte à mon égard. J'ai du aller dans le passé deux fois voir un médecin; une fois, j'avais le tampon dans l'oreille déchiré par une gifle et l'autre fois, j'ai du faire des points de sutures sur la tête à cause d'un coup de poing sur le visage, sans parler des bleus à d'autres occasions. Il y a régulièrement de la violence verbale et des crises de colère de sa part. Il a de trop grand attente à mon égard. Il pense que c'est moi qui le provoque. Il me dit, que c'est mon attitude qui le rend violent et déclanche la colère en lui et qu'il le fait réagir. Certes, il m'arrive d'être agressive envers lui et que je dis des choses qui lui déplaise, mais est-ce une raison d'être violent ?

Depuis une semaine ont fait chambre à part. On a de la chance de vivre dans une ancienne et grande maison sur trois étage et on peux vivre dans le même lieu sans qu'on se marche sur les pieds.

Je ne veux plus cacher cette violence conjugale et en porter l'entière responsabilité, honte et culpabilité. Dans le passée, je n'ai jamais eu le courage et la force de parler, sauf à une ou deux personnes au maximum de ce que je vis au sein de notre couple, par honte, par culpabilité et par fausse pudeur...Je suis quelqu'un qui aime garder sa face et j'ai de la peine à montre ma souffrance. Je peux avoir mal et sourire et parler aux gens, comme si tout allait très bien dans la famille et dans le couple.

J'ai demandé à mon mari à se faire soigner et de suivre une thérapie individuelle, avant qu'on puisse envisager une reconstruction de notre couple, je ne suis pas encore prête à cela. Les nombreuses tentatives de thérapie et séminaire pour couple ont échoué et pas porter les fruits attendus et souhaités.
Depuis que je vis avec lui, il veut me faire croire que nos difficultés sont du à mes comportements inadaptés et que je suis la fautive, que c'est moi qui est violent à son égard. :-(

J'ai fait du chemin, j'ai évolué en bien et je suis beaucoup mieux dans ma peau, qu'il y a quelques années et je ne veux plus me laisser violenter par lui en actes et en paroles. J'ai beaucoup souffert et j'en souffre trop et je ne supporte plus cette vie de cette manière. J'ai fait ce qui était en mon pouvoir (relation d'aide, thérapie conjugale, psychothérapie, séminaire et que sais-je), mais je ne peux pas agir et faire à sa place, ce que LUI seul doit faire pour savoir ce qui réagit chez lui.

La balle est dans son camp, soit il se fait soigner et qu'il cherche de l'aide, soit on se séparer et je referai ma vie sans lui.
Hier, il a été voir un médecin. Ce matin, il a vu un pasteur et fin du mois il a une rdv chez une psychothérapeute, qu'il a déjà vu l'année passée. Est-ce sérieux ou fait-il cela pour ne pas me perdre et pour que je ne porte pas plainte ? A-t-il pris conscience de la gravité de la situation et a-il réellement envie de se faire soigner? La séparation me fait peur d'un point de vue économique et aussi pour nos enfants, qui aiment leur père et qui ont besoin de lui pour leurs développements.

Ce qui m'inquiète, hier on a renoué la discussion, après une semaine d'échange par lettre. Il m'a aussi dit, qu'il ne se souvient de pratiquement rien de ce qui s'était passé et qu'il n'a pas le souvenir de m'avoir battu !!!! Hier, je lui ai dit après l'avoir vu pleurer et sangloter que je lui pardonne. Est-ce bien? Depuis, il est tout doux avec moi et me sourit. Je suis méfiante !
Il m'avait déjà écrit une lettre de pardon deux jours après le drame dans laquelle il dit : Je souligne les mots qui me choque.

"Oh Rose, je crois bien que j'ai été un peu trop loin, je ne suis pas
sûr de pouvoir faire quelques choses, toutefois je voudrais quand même te
demander pardon pour cette violence que je t'ai retournée et que j'ai
laisser porter dans ce moment d'inconscience, je croyais mettre
définitivement éloigné de ces gestes brutaux qu'il a fallut l'alcool pour
les faire ressortir. Je me sens laid et crasseux d'en être arrivé là.
Mais je sais aussi que c'est trop pour moi de devoir, jour après jour, gérer
la violence que toi même tu distilles dans toutes tes remarques et
critiques, je m'en était pourtant expliquer lorsque je disais qu'il est très
pénible lorsque je rentre à la maison, d'être chassé d'un côté et d'autre.
Et malheureusement cette violence est difficile à canaliser et elle sort
souvent là où l'on ne s'y attend pas. Je n'ai jamais voulu être violent,
surtout pas avec toi et à chaque fois, j'ai été débordé pour un trop plein
qui nous à submergés. J'en suis malheureux, comme je suis malheureux que tu
penses que j'en suis le seul fautif.
Je ne te connais pas comme quelqu'un de particulièrement douce, mais c'est
égal, je ne sais pas ce que je peux faire, hormis rester disponible, à la
discussion et au dialogue, garder l'espoir que même après la 539 ème chute,
on peut encore se relever.
Alors encore, je te demande pardon pour ces gestes qui t'ont fait mal et
peur, de tout mon coeur, de tout mon âme, et à part la crainte que j'ai de
trop de colère de ta part à mon égard, je n'ai rien contre toi, si ce n'est
pour toi beaucoup de tendresse et d'amour, que je voudrais voir
s'épanouirent.
XXX"

Je refuse de porter la responsabilité de cette violence. Je crains qu'on se calme et qu'on renoue et qu'on vivra de nouveau comme si rien n'était arrivé, un "sursis amoureux" une sorte de lune de miel et que la spirale recommence ..... - la tension mont - la violence explose - l'agresseur se calme "tout va bien".......et que ça recommence.

Rose

Qu'en pensez-vous sur SOSFEMMES, qui êtes experte, de cette situation ?
Je suis aussi d'accord de publier ce mail sur votre site avec mon adresse e-mail, si vous pensez qu'il peut être utile à d'autres femmes et je me réjouit de recevoir des échos d'autres personnes pour des encouragements et pour recevoir des témoignages et du soutiens. J'essaierai de répondre personnellement à vos mails, si je ne suis pas submerger.

Veuillez utiliser pour la publication
Mon pseudo : Rose
Mon adresse e-mail anonyme : e-mail : rosewyder@yahoo.fr

Bonjour,
Je connais mal les dispositifs de votre pays mais je vous conseil de porter plainte et de ne plus accepter le moindre accès de violence, quitte à vous séparer. Vous n'êtes pas responsable de cette violence : c'est un grand classique des hommes violents de dire que c'est la femme qui provoque et que c'est donc elle qui est responsable : il verra bien si le juge pense la même chose après tout ce que vous avez subi ... !
Ne cessez pas de vous méfiez aussi de la période de lune de miel que vous vivez après la période de crise, c'est également un grand classique ! Lisez ici : http://www.sosfemmes.com/violences/violences_cycles.htm
Vous avez raison d'insister à propos de la pyschothérapie et d'en faire une condition sine qua non. Vous devez savoir que, chez certains hommes, une démarche thérapeutique ne peut faire partie que d'une stratégie de récupération de sa conjointe : une psychothérapie dure longtemps et ses effets ne sont pas immédiats ...
Ce qui, à ce propos, est assez inquiétant chez votre mari comme dans le cas de nombreux hommes au profil similaire, c'est qu'il semble avoir une très faible capacité introspective : cela se voit à sa manière de ne pas se mettre en cause fondamentalement, de minimiser les faits (il écrit : "je crois bien que j'ai été un peu trop loin") et de, en fait, rejeter la responsabilité sur vous. En effet, ce type de profil ne fait pas de démarche thérapeutique sérieuse : pourquoi le ferait-il alors que c'est vous la responsable ? Pour lui, c'est donc à vous de vous faire soigner ...
Cordialement,
Yves Lambert

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