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Cendrillon ou la vie s'en va

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Avril 2003

Cette histoire aurait pu être un conte de fée... il se marièrent, eurent beaucoup d'enfants, et vivèrent heureux jusqu'à la fin de leurs jours. Mais voilà ils se marièrent -dans des conditions douteuses- ils eurent deux magnifiques petites filles- et la vie devint un enfer.
Lui, beau brun aux yeux verts, regard doux, italien, avocat venant de la cité et s'en étant sorti !
Moi, jolie brune pleine de peps, secrétaire, venant de la cité et s'en étant sortie !
cadre familial tout à fait opposé, ce qui je pense a été le socle de sa manipulation et de ma "docilité" !
Une mère dépressive-agressive et aigrie qui m'a reproché toute mon enfance d'exister de l'avoir empêcher de vivre une jolie vie, un père déjanté que j'ai connu à 12 ans, une demi-soeur du côté de ma mère rencontrée à 12 ans, une autre du côté de mon père à 18 (ce qui me fait pour ainsi dire une soeur entière). Des coups venus de toute part, ma mère, les gentils garçons de la cité forcément sans grand frère et sans père, c'est risqué ! Une grand-mère qui a fait ce qu'elle a pu et qui finalement s'est éteinte de lassitude lorsque j'avais 16 ans... Enfin bref pas très réjouissant tout ça.
Mais par esprit de conservation j'ai fini par m'échapper de ce contexte plutôt défavorable en dormant parfois dans des escaliers, parfois chez l'un ou chez l'autre puis finalement en trouvant un travail, en révisant ma garde robe puis mon langage... et c'était parti pour la vraie vie comme tout le monde, j'étais enfin socialisée...
Plutôt bonne secrétaire, mais plutôt instable j'ai fait de l'intérim et gagnais très bien ma vie ! Ce travail a toujours été alimentaire parce qu'il y a toujours un moment où je m'ennuyais et surtout j'ai toujours pensé pouvoir mieux faire ; j'ai pris des cours de toute sorte pour "m'élever" socialement mais je dois dire que je n'ai jamais été jusqu'au bout de mes ambitions surtout parce que je ne suis pas très "scolaire" mais plutôt terrain.
Bon finalement je rencontre mon charmant avocat avec lequel je m'installe au bout de 6 mois, et là la guerre des tâches ménagères et autres petits soucis commencent... il est avocat, je suis secrétaire donc c'est à moi de tout prendre en charge... argument tout de même assez fallacieux !
Je dois préciser qu'il ne se contente pas d'être seulement avocat mais aussi sicilien ! père tyrannique, mère névrosée "façon syndrome de stockolm" ayant surinvesti ses deux fils de son amour pathologique...
Enfin bref, de fil en aiguille moi qui était plutôt fêtarde et joyeuse luronne, je me suis retrouvée sans copine, sans même avoir envie de les voir, sans famille mais ça c'était acquis puis finalement mon horizon s'est arrêté à lui.
Me voilà après 8 ans de vie commune, un mariage que j'ai organisé entièrement seule en 2001 (3 mois après une première séparation), deux filles (3 et 1 an), quelques séances de psy, une première grossesse pleine de dépression et incompréhension, sans travail, isolée à la campagne (40 kilomètres de Paris) dans un profond désarroi et courbaturée des coups que j'ai reçus samedi soir.
Le plus drôle étant que j'ai toujours su ce qu'allait être ma vie avec cet homme quand je relis mon journal du début de notre rencontre... et pourtant... le manipulateur est rusé puisque j'ai toujours pensé que j'avais fait de libres choix. Je me suis aperçue qu'il présentait 22 caractéristiques du manipulateur-type (NAZARE-AGA "les manipulateurs et l'amour"). Je peux même tracer un historique familial avec profil bien défini de chacun de membres de la famille pour expliquer cette atavisme. Des deux côtés d'ailleurs "chez moi les femmes ont souvent été victimes" et chez lui "les hommes bourreaux". Comme quoi il n'y a pas de hasard mais des rencontres pathologiques.
Toujours est-il que j'ai fait faire un certificat médical et été déposé une main-courante, j'ai rendez-vous avec une conseillère conjugale ; le but étant de partir le plus vite et le plus loin.
Mais j'avoue me sentir extrêmement fatiguée et déprimée, je ne sais pas si j'aurai la force de continuer à me battre tout le temps. Bien que je me sois fait une raison en me disant que c'était sûrement mon karma. J'aurai peut-être la consécration suprême dans une autre vie en atteignant le nirvana réincarnée en vache !
Je voudrais tout de même dire à toutes les femmes qu'au premier coup, elles doivent se sauver. Moi je n'y ai pas accordé assez d'importance, et je me rends compte que ça été crescendo, au début c'était de "gentilles" giffles, et samedi ça été des coups de poing allongée parterre, savatée et menacée avec un tesson de bouteille d'être balafrée, le tout devant ma fille de 3 ans. J'ai vraiment eu peur pour ma vie... même si elle n'est pas très réjouissante pour le moment, j'aimerais autant décidée moi-même de l'arrêter.
Parfois je me dis que c'est l'ultime contrôle que je peux encore exercer... si c'est pas malheureux d'être heureux d'une pensée pareille. Savez-vous pourquoi je n'ai pas décidé de le faire, ce n'est même pas pour mes enfants pour lesquels je me dis que peut-être ce serait mieux, mais parce que dans l'au-delà j'entendrais sûrement encore des reproches du type "comment a-t-elle pu faire une chose pareille à ses enfants" "c'était vraiment une mauvaise mère"...
Avant de vous engager avec un homme, soyez attentives à ses antécédents familiaux, et notamment au genre de rapport qu'il entretient avec ses parents... Le problème à mon sens vient à 80 % de là !!! Famille super unie italienne, moi qui croyait avoir trouvé une nouvelle famille idyllique... j'ai finalement trouvé qu'elle aussi "pire" que la mienne. D'un côté pas d'amour moi, d'un autre côté trop "d'amour" lui.
Je vous autorise bien entendu à divulguer ma petite vie pleine d'embûches sur le web.
Je vous autorise bien entendu à publier mon courrier.
Vous pouvez donner mon e-mail qui est en fait bettina02@infonie.fr...
Cordialement.

bettina02@infonie.fr

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