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J'ai subi un viol vers l'âge de trois ans et demi

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Janvier 2013

J'ai suite à une demande de dossier ddass en 2011 eu la confirmation de ce je craignais soit que j'ai subi un viol vers l'âge de 3 ans et demi. dans mon cas je n'ai absolument aucun souvenir de ces faits, d'ailleurs je n'ai que très peu de souvenirs de ma petite enfance. Je le craignais car en fait je l'ai découvert en réalité il y a quelques temps, suite à une visite médicale. Mon médecin généraliste m'a demandé mon carnet de santé et outre la surprise que j'ai l'habitude quand à l'aspect de ce dernier dans un état piteux, finalement assez représentatif de mon parcours d'enfant, je l'ai vu s'arrêter et avoir un regard particulier et lever les sourcils sur une page puis il a continué à chercher là où il voulait aller dans le carnet sans rien dire. De retour chez moi je me suis demandée qu'est ce qui pouvait avoir provoqué cette expression sur son visage, car finalement ce n'est pas tous les comptes rendus opératoires puisqu'il connait parfaitement mes problèmes de santé et mon parcours et les nombreuses opérations que j'ai eu. Je sais à peu près où il s'est arrêté et là je lis chaque page attentivement, et oui moi aussi deux mots me surprennent. Il est écrit absence d'hymen et aussi écrit ménorragie. Je referme ce carnet puis finalement me dit je n'ai peut être pas bien lu l'écriture du médecin de l'époque ça doit être autre chose, dans le même temps je me demande mais c'est quoi. Je m'informe un peu sur le net et vois ce que cela veut dire, ça m'embête un peu je me pose des questions je constate l'année j'étais très jeune donc ne comprends pas comment c'est possible puis je referme. Evidemment cela a traîné quelque part dans ma tête mais bon j'ai du dire une fois à un ami que j'avais peut être subi quelque chose de pas normal dans l'enfance. Voilà je reste sur ce peut être puis me dis quand même ce sont des faits graves les services sociaux auraient réagi, et mon père qui m'a sorti de la ddass plus tard avait mon carnet de santé il aurait du voir cela aussi, personne ne m'a jamais parler de ça.
Suite à la lecture de mon dossier je prends connaissance tout d'abord de mon histoire de ma toute petite enfance, puis des informations les noms de différentes personnes, dont une famille. Par rapport aux dates je fais le rapprochement avec la date indiqué sur mon carnet de santé. N'étant pas une personne a resté sans réponse et dans l'incompréhension et cherchant la clarté je mets en route pour tenter de retrouver cette famille. J'arrive et j'obtiens un téléphone je téléphone à ces personnes. Je n'expliquerais pas tout ici c'est trop long. Pour aller à l'essentiel une femme ma nourrice à cette époque me révèle avec quel objet et me le décrit le plus naturellement du monde et en minimisant et en réfutant le mont viol selon ses termes 'ce n'est pas vraiment un viol ce n'est pas grave'.
Je note tout mes recherches des photos tous les éléments que j'ai sur cette famille je note toute ma communication téléphonique l'échange.
Je décide d'envoyer tout ça au procureur, pour l'instant je suis dans l'attente d'une copie de l'enquête datant de 1977 qui a été faite justement sur cette famille et qui n'a pas permis de trouver le coupable.
Pour moi il s'agit d'un élèment nouveau ce que cette dame a dit ne correspond pas du tout à ce qu'elle a dit en 1977 et qui ai rapporté dans le dossier ou elle accusait une personne et en expliquant que le viol avait fait comme ça, là en 2011 peut être la surprise mais cette dame se contredit totalement avec ce qu'elle a dit par le passé.
J'ai fait appel à une association ce matin, j'ai pu discuter au téléphone. Cette dernière me conseille de porter plainte contre x, car pour l'instant ce que j'ai fait n'est qu'une demande d'archives. Or la plainte oblige le procureur à se saisir du dossier. Je sais qu'il y a prescription que si le coupable n'a pas été trouvé à l'époque il y a peu de chance que ça soit maintenant élucidé mais les révélations de cette dame m'amène à me dire que je ne peux rester sans rien faire.
ça m'embête de remuer tout ça, d'avoir éventuellement à être convoqué au commissariat, par contre ça m'embête aussi de ne rien faire et si mon cas peut aider la jurisprudence. Car je sais qu'il a y nombre de cas où il manque les preuves ou certaines victimes découvrent cela en thérapie et doivent faire comprendre à la justice comment elles ont pu occulter. Mon cas prouve que les fait sont avérés et j'ai bien tout occulté.
Pour l'instant, j'attends le résultat de ma demande d'archives, le gendarme m'a expliqué que c'était possible que le procureur ne communique pas ce m'a surpris, il m'a dit oui avec les lois parfois le droit des personnes qui sont citées dans le procès verbal, enfin quelque chose comme ça. je lui ai posé quelques question comment ça se passe après une plainte, si jamais l'enquête est réouverte, il m'a apporté quelques éléments de réponses.
Je sais que c'est une épreuve nécessaire aussi car j'aurais beau remettre ça de côté ça resurgira de plus bel, donc je crois que je vais une fois la réponse des archives prendre mon courage à deux mains pour moi et pour les autres victimes et porter cette plainte tout en sachant qu'il y a très peu de chance qu'elle aboutisse et qu'on me renverra au délai de prescription.Mais je crois que j'aurais le sentiment d'avoir fait ce que je devais faire. Et si le procureur décide de rouvrir tout ça je dois prendre mon courage pour remettre ce passé en avant et me préparer à en parler et me préparer et accepter aussi que le coupable ne sera pas forcément trouvé et donc pas de condamnation.
Contrairement à d'autres victimes je n'ai pas la problématique d'être crue car à l'âge que j'avais et ce qu'il y a d'inscrit sur mon carnet est assez explicite, d'ailleurs lorsque accompagnée d'une amie j'ai été au commissariat pour leur expliquer bien que ce soit assez particulier et que la gorge vous sert tellement que vous vous demandez si vous aller arriver jusqu'au bout à parler, ma parole a été entendue, j'ai été bien reçu, écouté et l'agent m'a dit on vous croit, il m'a dit ce que je devais faire (sans me parler de plainte) écrire au procureur, je lui ai montré ce que j'avais fait mon courrier au procureur plus les documents joints il a regardé tout ça et m'a dit voilà il y a plus qu'à envoyer. Il m'a bien dit qu'il y avait prescription et que tout était du pouvoir du procureur de la suite de ma démarche de pouvoir aller plus loin soit pour eux entamer une autre enquête et réentendre ces gens là.
La problématique  du corps est présente une drôle de sensation comme si d'un seul coup mon corps était devenu étranger à moi même, des cauchemars suite à ce que la nourrice m'a dit des pleurs un renfermement angoisse, tout ça est passé cela va mieux je n'ai pas gardé pour moi. Au contraire j'ai très rapidement deux à cinq jours, révéler à deux personnes de ma famille, j'ai contacté par téléphone aussi psychologue  que finalement je n'ai pas souhaité voir en rendez vous par la suite et autre structure d'écoute ce qui m'a permis d'évacuer dans l'immédiat le trop plein. Ces deux personnes de ma famille sont venues chacune leur tour me voir dès qu'elles ont pu (éloignement géographique).
J'espère qu'il y aura du changement au niveau de la justice car je trouve profondément intolérable que le simple fait qu'une victime de viol ne puisse porter plainte en raison d'un délai de prescription n'est pas acceptable quelque soit le résultat de la plainte. C'est une souffrance inutile ajouté déjà à une souffrance et c'est déjà un acte difficile d'aller dans un commissariat pour parler de son intimité et lorsque les victimes sont prêtes à le faire on ne devrait pas les réduire au silence et les empêcher. Je souhaite que les associations qui s'occupent des violences quelques soient d'ailleurs faites aux femmes continuent et se fassent plus entendre par contre via les médias. Des campagnes sur tf1 qui est me semble t il la chaîne la plus regardée serait l'idéal pour interpeller et sensibiliser l'opinion.
Je reviendrai peut être plus tard par ici pour vous tenir informer de comment je vais des étapes et du résultat des démarches.
Et je souhaite une excellente année à tout le monde et je dis aux femmes qui n'osent pas porter plainte faites le c'est pour votre bien et se protéger faire du bien à sa personne c'est essentiel c'est le respect de soi même. Et si vous êtes aussi sensible aux association et que vous vous rendez compte de ce fléau dans la société alors il ne faut pas taire ni pour vous ni pour les autres. La société évolue et je pense qu'elle prend doucement conscience de plus en plus et des acteurs de la société qui font de ça un combat mais les victimes doivent parler pour se défendre elle même et pour permettent de faire connaitre ce qui se passe trop souvent dans le silence dans une société.
Désolée pour ce long texte mais j'avais besoin d'écrire et d'exprimer d'extérioriser tout ça. Si ça peut servir en plus à d'autres ça fait du bien à tout le monde.


Bonjour,
Vous avez bien faire d'écrire et peut-être, souhaiteriez vous que votre témoignage soit publié dans notre espace-échanges afin que d'autres puissent vous lire voire vous répondre, si vous laissez une adresse qui pourra être anonyme?
Vous parlez du délai de prescription : pouvez vous m'indiquer votre âge?
Dans l'attente,

Cordialement,

Chantal POIGNANT

Agent de conseil


Bonjour oui vous pouvez publier mon témoignage de façon anonyme, j'ai 38 ans. L'adresse mail indiquée préserve mon anonymat elle peut être utilisée pour me contacter.

* adresse électronique supprimée à la demande de l'intéressée

Oh mais le délai vient juste d'être dépassé!
*
http://www.sosfemmes.com/violences/viol_loi.htm
Mais je crois que vous devriez suivre les conseils de l'association que vous avez contactée.
Tenez moi au courant svp de l'évolution de vos démarches.
Merci pour tout.

Cordialement,

Chantal POIGNANT


Merci pour votre conseil car effectivement je ne sais pas très bien si je dois porter cette plainte. Je ne comprends pas tout au niveau du délai, j'ai cru comprendre qu'il y avait jusqu'à 1989 un délai de 10 ans à partir de la majorité, qu'ensuite une autre loi pour les fait après 1989 passe le délai à 20 ans à partir de la majorité. Donc apparemment je suis dans le délai de dix ans puisque 1977 et en même temps mes recherches sur internet j'avais compris jusqu'à 38 anniversaire ce qui m'a effectivement un peu agacée puisque j'ai vu cette info un ou deux mois après mon anniversaire des 38 ans. L'association m'a dit aussi comme j'étais dans ma trente huitième année peut être que j'avais une chance. Mais j'avoue que je suis un peu perdue avec ces histoires de délai. Et que ce soit le courrier du tgi que j'ai en réponse ou quand je me suis rendue au commissariat personne ne m'a parlé de ça que je pouvais porter plainte. Mais je pense que je vais suivre le conseil de l'association aussi. Par ailleurs, j'ai pris contact avec un avocat qui s'occupe d'une affaire similaire à la mienne pour une victime qui a pratiquement le même âge que moi je crois et qui a subi ces fait la même année en 1977. Je dois rappeler son cabinet lundi matin, je sais que le mail que je lui ai envoyé est arrivé sur son bureau. Je sais que pour l'instant son affaire a été rejeté pour délai de prescription. Son avocat compte saisir la cour de cassation pour demander qu'elle bénéficie je crois que ce délai s'applique à partir du moment où elle a eu connaissance des faits justement. Je vous dirais ce qu'il en est.
Voilà le lien pour cette victime puisque son affaire est médiatisée bien évidemment son vrai nom n'est pas mentionné, voici les arguments de son avocat :
extrait :
"Selon l'avocat, les victimes atteintes de ce type d'amnésie, qui n'est pas un "enfouissement" d'un souvenir bien présent, devraient pouvoir obtenir, comme pour l'abus de bien social, que la prescription ne commence qu'à compter du moment de la découverte des faits, à condition qu'elles puissent démontrer "médicalement" que "l'infraction est à l'origine d'une véritable amnésie".
"Il faut que toutes les victimes bénéficient d'un même régime", a-t-il ajouté avant d'estimer que l'ensemble des délais de prescription devraient être revus en France, car ils datent de deux siècles, à une époque où l'espérance de vie n'était pas la même ni les moyens d'enquête."

http://www.leparisien.fr/bordeaux-33000/amnesie-apres-un-viol-de-mineure-combat-d-
une-victime-contre-la-prescription-08-01-2013-2463929.php

Egalement ce lien de cette affaire soit cette affaire est en cours et la décision vient d'être rendue ce 8 janvier qui est négative pour la victime, c'est pourquoi il me semblait utile de contacter cet avocat pour lui faire connaître mon histoire.
http://www.elle.fr/Societe/News/Violee-enfant-elle-se-bat-pour-annuler-la-prescription-2284392

Bonjour,
Pour faire bouger les lois et la justice, il faut être nombreux à porter plainte et continuer ainsi à porter et élargir le débat, même si souvent, la victime est par la suite (pour l'instant) confrontée à une fin de "non recevoir" ; il faut espérer qu'un jour, le «processus» évolue!

Cordialement,

Chantal POIGNANT



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