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Suis-je attirée par les hommes violents ?

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Janvier 2009

bonjour,
c'est la première fois que j'écris un message sur internet, je ne sais pas trop si on va me répondre mais je crois que je dois réfléchir à mon problème plus sérieusement.
j'ai 29 ans, j'ai eu trois longues relations et toutes étaient marquées par de fortes disputes.
Pour le premier homme après notre rupture j'ai pensé que c'était lui qui était tyrannique et fragile psychologiquement, je me souviens qu'il me faisait dormir par terre après nos disputes mais rien de vraiment violent comme le suivant...
Pour le deuxième, une passion, un homme beau, un policier, et en apparence très gentil, jusqu'au moment où j'ai compris que face à mes attaques verbales (j'en fais beaucoup, même si je suis capable de beaucoup de dévotion, je veux tout contrôler) ou des points de désaccords, il criait très fort, devenait violent, pas de coups, mais il me poussait par terre, me douchait, me serrait le coup et le menton, les poignets, et surtout m'enfermait dans la salle de bain et me mettait les menottes, fou de rage, pour s'excuser toute la nuit, après une dizaine de scènes où je me défendais par fierté même si j'étais terrorisée, j'ai annulé le mariage...là je me suis posé plein de questions sur moi et ma capacité à révéler la violence des hommes et sur ma propre violence. je me suis rappelée qu'en maternelle je me battais tout le temps avec les garçons d'après ce qu'on me dit, pour jouer.
Là, je vis une relation depuis 1 an 1/2 avec un garçon très gentil; mais il fume trop de joints et je lui fais des remarques désobligeantes, deux fois il a crié très fort, très proche de moi pret à être très violent et avait les mêmes yeux de fou que le précédent, mais par expérience, je ne riposte plus par la violence, et du coup ça se calme, cela étant, je me repose ces mêmes questions angoissantes sur ma part de responsabilité...classique j'imagine, mais je ne pensais pas que ça m'arriverai un jour...
je sais que je suis chiante et que mes attaques verbales sont vexantes, mais pour le reste je ne sais quoi faire, quelles décisions prendre...
merci, j'espère avoir une réponse car j'ai l'impression que je dois agir:
- cesser toute remarque vexante, mais alors je prends le risque de la violence quand même
- voir un psy
-finir seule
- chercher encore un homme qui réagirait autrement, est-ce possible? car je tiens beaucoup à mon actuel, donc faut-il partir?
- est-ce que je me sens attirée par les hommes violents parce que j'ai le profil?
merci de ne pas mettre mon nom ou mail.
si vous voulez publier je donnerai un autre mail

Bonjour,
Votre témoignage est très intéressant et très complexe ; aussi vais je travailler par hypothèses pour tenter de répondre à vos questions.
D'après Freud, au départ, l'enfant est amoral, il n'a aucune règle et il va falloir qu'il intériorise la conscience morale, ce qu'il appelle le "surmoi", introduite par les parents, l'entourage de l'enfant... Plus loin, Freud précise que le surmoi se construit par rapport au "Moi-Idéal", c'est à dire par rapport à un sentiment de toute-puissance narcissique primaire qui affecte généralement chaque individu au début de sa vie, justement parce qu'il n'a pas connaissance des limites nécessaires à toute vie sociale ; le surmoi serait donc là pour montrer la voie d'un certain renoncement.
Il semblerait que vous cherchiez à travers vos expériences à vérifier la force et de votre "Surmoi" et de votre "Moi-idéal" et à en contrôler plus ou moins inconsciemment les champs d'action.
En effet, vous vous confrontez à des partenaires qui réagissent "mal" à votre harcèlement verbal, dites vous, mais en même temps ces partenaires ne sont pas "neutres" et présentent tous des éléments de personnalité critiquables et que vous pouvez critiquer avec raison d'ailleurs, ce que votre Surmoi perçoit avec justesse et des réactions inadaptées et intolérables à vos critiques, que vous semblez, un temps, néanmoins supporter, comme si vous trouviez juste que soient limités votre "pouvoir", vos représentations.
Autrement dit, on peut supposer que vous souhaitez (inconsciemment) une "punition" à cette sorte de provocation, de défi (c'est vous qui ressentez vos propres réactions comme des défis mais vos demandes ne sont-elles pas, sur le fond, justifiées et peut-être mal exprimées sur la forme ?) que vous lancez à vos partenaires, comme si vous forciez la réalité ou comme si vous étiez à la recherche d'une réalité ancienne.
Vos dernières questions sont très révélatrices et notamment celle-ci : "chercher un homme qui réagirait autrement" à vos critiques mais pourquoi ne chercheriez vous pas tout simplement un homme qui ne serait pas tyrannique, violent ou fumeur de joints, toutes choses que vous ne supportez pas et non sans raison ?
N'avez vous pas, dans vos souvenirs, une explication à donner à cette dynamique répétitive?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

merci madame, votre analyse me parle,
pour mes souvenirs, mon enfance a été très heureuse, exemplaire, couple parfait, aisé, deux grandes soeurs dévouées,
mais je dirais simplement que j'étais sous l'emprise de charme de mes parents et n'avais cesse de leur plaire, eux mêmes très perfectionnistes, autre chose: mes parents sont très intellectuels, moi j'ai réussi mes études, et pourtant mes partenaires ne le sont pas comme s'ils représentaient ma part de "sauvagerie', mon "naturel"...

je vous remercie encore de m'avoir accordé du temps,

commander2008@live.fr

Votre raisonnement, en montrant que l'on peut introjecter la famille "parfaite" comme la famille "maltraitante" a le mérite de mettre en évidence l'impact du passé dans la constitution de l'individu et l'intérêt de faire la part des choses, si possible, une fois adulte...
J'attendrai votre réponse.
Merci.
Cordialement,
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

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