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Message ou FAQ

 

Nous vivons avec ses parents depuis cinq ans

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Octobre 2008

Bonjour, je m'appelle Erica. Je vous écris pour vous faire part de mon témoignage, mais aussi pour me confier. Vous pouvez publier mon témoignage. Cela fait 5 ans que je vie avec mon ami, mais nous ne vivons pas seul. Nous vivons avec ses parents. Lorsque je l'ai rencontré, nous avons d'abord été amis, mais je ne savais pas qu'il vivait avec ses parents. Puis, nous nous sommes mis en couple au moment où je devais rendre mon logement étudiant. Il m'a alors demander de venir vivre avec lui chez ses parents. Je pensais que c'était temporaire, le temps que l'on trouve un logement. Ensuite, j'ai appris qu'il avait une maison à lui, mais que des locataires venaient d'emmenager pour 3 ans. Lorsque les locataires sont partis, je voulais que l'on reprenne la maison pour nous. Mais, sous l'influence de ses parents, il a remis des locataires dedans pour 2 ans. Ils devaient partir au 31 Août 2008. Mais maintenant, ils partent à la mi- novembre. Pour information, il faut savoir que c'est la maman qui gère les locations de cette maison. Je suis actuellement demandeur d'emploi, avec comme diplôme une maîtrise de droit. Je passe mes journées à faire le ménage, la lessive, la vaisselle et les repas pour 4 personnes, ainsi que des travaux à l'extérieur quand il le faut. Je n'ai quasiment plus de temps pour moi. C'est-à- dire que pour lire ou faire mes recherches d'emploi, je dois attendre d'être seule et d'avoir terminé mon travail à la maison. Je sais que lorsque l'on vie chez autrui, le minimum est de participer. Dans ma situation, je trouve que c'est exagéré, car, en plus de toutes ces tâches que j'exécute, je donne une participation financière. De plus, sa mère est toujours sur mon dos, pour une raison ou pour une autre: soit pour me critiquer, soit pour me demander de faire quelque chose alors que je suis déjà occupée: "fais moi un café"; "cherche tel n°dans l'annuaire"; "vas me chercher ça"...J'ai l'impression d'être la bonne et je ressens tout cela comme une privation de liberté. Avant cette expérience, j'ai toujours été libre et autonome: j'ai travaillé pour payer mes études et mon loyer, lorsque j'étais étudiante, et après mes études, j'ai également travaillé en tant que juriste, en CDD. J'ai vécu seule pendant 5 ans, et là j'avoue que cela me pèse de faire toujours à la façon des autres et d'être toujours à disposition comme un valet. De plus, il n' y a jamais de calme dans la maison. Ses parents ont l'habitude de hurler plutôt que de parler. Ils s'insultent régulièrement. En ce qui concerne plus précisément ma relation avec mon ami, nos seuls moments d'intimité ou de discution seul à seul sont après le repas du soir...Moi j'éprouve de la souffrance et un grand manque de liberté, et lui ne remarque rien. De plus, je ne sais pas ce que je dois faire avec mon ami. C'est quelqu'un de très caractériel. Avant, il me portait des coups dès que je disais quelque chose qui ne lui convenait pas. Actuellement, cela arrive encore parfois, mais c'est un peu moins fréquent. De plus, il utilise beaucoup les insultes. Et il est très possessif. Je ne sais pas ce que je dois faire, car il est devenu beaucoup plus câlin qu'avant. En ce qui concerne ce point, j'ai déjà réussi à lui dire qu'il avait un problème. En ce qui concerne la situation à la maison, je ne sais pas s'il voit ce qui se passe. J'ai déjà essayé de lui parlé de l'attitude de sa mère et il ne m'a pas cru. En outre, ses parents et lui me demandent régulièrement si je prévoit de faire bientôt un bébé. Je ne sais plus ce que je dois faire. Est- ce que je fais bien de vous écrire?

Bonsoir,
Je viens de recevoir votre message et avant d'y répondre plus posément demain, je me fais cette réflexion : c'est curieux, elle ne parle pas d'amour...
On dirait que vous avez pris un train à une gare quelconque et que vous êtes engagée sur des rails dont vous ne connaissez pas la gare de destination, parce qu'en prenant ce train, vous ne vous êtes pas fixée d'objectif.
Pourquoi avez vous pris ce "train" ?
Qu'est-ce qui vous retient à son bord?
A demain svp.

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

Bonjour,
Vous n'avez pas répondu à ma brève missive d'hier, dommage...
J'ajoute que j'ai relevé la dernière expression de votre témoignage : vous doutez de tout et de vous, jusqu'à refuser de tirer des "conclusions" personnelles sur les évènements de votre vie que vous vous laissez dicter par votre entourage.
Pourquoi vous ne vous fiez pas à ce que vous ressentez ? Pourquoi ne pouvez vous pas affirmer vos désirs et vos déceptions ?
Par manque de confiance en vous, manque d'estime, peur des responsabilités, peur du changement, d'une perte, que pourraient impliquer vos justes revendications ?
Cinq ans à vivre avec ses beaux-parents, à leur servir de femme de ménage, à vivre dans une promiscuité qui interdit toute réalisation personnelle, qui freine une jeune vie amoureuse voire la casse, cinq ans de ce type d'expériences, c'est bien assez pour tirer sinon des conclusions, au moins un enseignement sur la personnalité de votre conjoint.
Surtout, ne vous laissez pas dicter votre conduite quant à une éventuelle maternité : vous avez déjà assez à traiter votre problématique pour y ajouter un enfant.
Votre compagnon est sous l'emprise de ses parents et voudrait que vous vous pliiez à ce mode de vie que vous n'appréciez pas.
Dites le lui fermement, en lui exprimant votre profond désir de vivre avec lui, rien qu'avec lui, ce qui est, je vous le certifie, une juste prétention qui n'a rien à voir avec une exigence saugrenue.
C'est vous qui êtes dans le "vrai" et la réalité, à laquelle vous soumet votre conjoint, est celle d'un homme immature.
Alors, ne faites pas d'enfant tout de suite ; attendez que l'éventuel futur papa devienne un adulte.
Avez vous bien fait de m'écrire ?

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

Bonjour,
D' abord, je suis navrée de ne pas avoir répondu à votre 1er mail: dans le cas présent, j'avais un petit problème avec l'accès internet. Mais il est vrai, d'autre part, comme vous vous en doutez, que je ne peux accéder à tout moment à cette boîte mail, qui n'est pas ma boîte officielle!Ensuite, quand au contenu de ce 1er mail, c'est vrai que je ne parle pas d'amour...Mais ce n'est pas parce- qu'il n'y en a pas. C'est justement par amour que j'ai accepté beaucoup de choses. Et puis l'amour, je l'ai dans mon coeur, mais ici ce n'est pas trop l'atmosphère de la maison: mes beaux parents, je n'ai pas vraiment l'impression qu'ils sont un couple: ils n'ont jamais besoin d'intimité,ils ne se disent jamais de mots gentils et s'insultent à longueur de temps, ils ne font jamais de sorties en couple et ne voyagent jamais. Lui, je crois qu'il m'aime, mais,à sa façon. Enfin, concernant une éventuelle maternité, je suis bien d'accord avec vous. Je n'ai pas l'intention d'être "un ventre"...!je vous remercie de m'avoir répondu. Je vous remercie également de votre soutien qui me fait du bien.
Cordialement.
Erica

Là, j'ai bien reçu votre réponse mais pas les réponses aux questions vous concernant personnellement, comme si vous étiez seulement une "pièce" incluse dans le groupe familial sans identité spécifique ; pourtant, avec votre formation, vous avez des ressources intellectuelles, culturelles ; pourquoi vous ne les utilisez pas ? Pourquoi vous mettez vous délibérément dans l'ombre des autres ?
C'est "embêtant" de répondre à ces questions ?
Bien sûr qu'il vous aime mais pourquoi ça l'arrange t-il que votre couple soit fondu dans le fonctionnement familial ?
Ces gens, apparemment, sont un peu "frustes" : pourquoi est-ce leur "loi" qui domine à la maison ?
Ne vous perdez pas dans leur "culture" !
Bon courage et essayez d'éclore, ce serait dommage de vous gâcher parce que vous n'avez pas assez d'air pour vous épanouir....
Mais peut-être, que votre conjoint préfère vous garder à l'ombre, pour ne pas vous perdre aussi ?
Ce ne sont que des hypothèses...

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil


Je suis bien d'accord avec vos propos, et c'est aussi ma façon de penser. Vous parlez de capacités intellectuelles et culturelles. Je pense que cela m'aide bien à me rendre de compte de la situation. Mais, d'un autre côté, lorsque l'on ne peut se confier à personne, un sentiment de solitude vous gagne. Alors, on se demande si ce que l'on vit et ressent n'est qu'une impression, ou alors on se demande si ce n'est pas la folie qui nous gagne. Je pense que le fait de vous avoir contacté n'est pas anodin de ma part, et peut être une pièce d'un processus. Cela renforce ma réflexion. Théoriquement, nous devrions vivre ensemble à partir de mi- novembre. Ma réflexion est la suivante: -si la date d'emménagemment est encore repoussée, je sais que là je vais devoir prendre une grande décision car je ne voudrais plus continuer de vivre ainsi ici; - si nous emménageons au moment voulu, soit tout se passe bien, soit cela se passe mal (famille toujours aussi envahissante, querelles constantes...) et là aussi il faudra que je prenne une grande décision.

Même si mon rôle ici est effacé, ne croyez pas que je suis passive et irréfléchie. Au contraire, jeréfléchie, et je sais que je ne pourrai continuer ainsi, ce n'est pas moi. Je suis une battante et je sais que d'une façon ou d'une autre je reprendrai le dessus sur ma vie et ma liberté. En ce moment je pense aussi à faire quelque chose à l'extérieur afin de retrouver une vie sociale en attendant de retrouver du travail.

Ce que je voulais vous dire dans ce message c'est que ma prise de conscience de la situation est bien réelle. Et je travaille à me demander quelle solution je vais touver pour y remédier. Je me pose beaucoup de questions en ce moment. Je sais que d'autres personnes vivent des situations bien plus difficiles, et que ma situation n'est pas la pire. Mais cela est réconfortant d'avoir un interlocuteur avec lequel on peut parler, qui plus est de façon anonyme et discrète.

Merci encore à vous.

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