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Soyez plus fortes que moi ...

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Septembre 2005

Bonjour. Je viens de tomber sur votre site. Je tenais à vous faire part de mon histoire, qui malhuereusement je m'en rends compte n'est pas unique, mais demeure encore pour moi "taboue" et "honteuse".

Tout part à priori d'une belle histoire.Je l'ai connu très jeune: lui 15 moi 14. 2 gamins un peu rebelles, lui ayant déjà connu quelques démélés judiciaires, moi un peu perdue et déprimée, me jetant à corps perdue dans les études (que je réussis brillament d'ailleurs).
Puis les 1° émois, une belle complicité...
Tout va très vite, trop vite...mais il se calme 1 peu, promet d'arrêter les bêtises...de se rescolariser (il a été renvoyé du lycée pour avoir frappé une jeune fille de sa classe: cela aurait du me mettre la puce à l'oreille!).

A 15 ans et demi, je tombe enceinte. Je me pose 1000 questions: je projetais de grandes études, une carrière...que vais-je faire? Mais très vite ma décision est prise: j'aurais cet enfant. Lui ne l'entend pas de cette oreille et me fait pression pour avorter. Je cache ma grossesse à mon entourage, et une fois le délai légal d'IVG dépassé (12 SA à l'époque), j'annonce ma grossesse à ma mère. Réaction parentale difficile, mais ma mère finira par accepter mon choix et à me faire confiance. Mon petit ami lui, s'éloigne. Il me menace, m'humilie...puis finit par disparaitre à mon 5° mois de grossesse.

Ma fille vient au monde. C'est difficile, mais je suis cependant heureuse. Je reprends le lycée au mois de janvier, et parvient à obtenir de bons résultats malgré tout. Puis il revient. ma fille a 3 mois. Très vite on reprend une relation amoureuse. Il découvre la petite. Il la reconnaitra à la mairie 4 mois + tard. Tout va à peu près bien. Il arrive fréquement qu'il soit aggressif verbalement envers moi, ou qu'il me dise des choses désagréables ("t'es moche, t'es nulle, t'es qu'une pu.."). Moi je passe en me disant que devenir père si jeune est une épreuve, qu'il ne pense pas vraiment ce qu'il dit (d'ailleurs après chaque épisode d'insultes, quand je suis vraiment au + mal, il est formidable avec moi, c'est un moment de bonheur intense). Alors je pardonne.

Puis quand la petite à 1 an, je trouve un appartement (je vivais auparavant chez ma mère). Il ne vit pas officilement avec moi, masi passe le + clair de son temps avec nous. Et là, les épisodes où il est désagréable avec moi deviennent de + en + fréquents et graves. Sans véritablement m'en rendre compte, je perds peu à peu confiance en moi.
J'obtiens mon BAC (avec mention). Les profs me recommande de tenter une grande école, ils pensent que malgré mon statut de chargé de famille, j'ai les capacités pour réussir. Le père de ma fille travaille. Il a donc 1 salaire mais ne participe pas à l'entretien du foyer. Bien au contraire, il me réclame de l'argent (nottament pour payer son sheet), dans les rares moments où il passe à la maison(c'est à dire à 6H du matin, après avoir bu et fait la fête toute la nuit). Et moi comme une imbécile, je cède. Très vite je suis obligé de prendre un p'tit boulot pour élever ma fille: je laisse tomber les études. Je suis un zombie, complètement à sa botte. Je passe par des moments de lucidité, où je me dis que je ne suis pas heureuse, qu'il faut que je le quitte...

Je suis dans l'incapacité de le faire jusqu'au jour où j'apprends qu'il me trompe (ce n'est pas la 1° fois mais je fermais les yeux). Je lui annonce ma décision de le quitter. Et là tout a basculé: il me dit que c'est de ma faute, me rabaisse, m'insulte comme jamais. Pour la 1° fois j'ai vraiment très peur. Je ne lui réponds pas, tentant desespérement de rester calme en attendant qu'il ne se calme lui-même. Et là le 1° coup est arrivé: il y avait déjà eu des claques auparavant, mais là je me retrouve contre le mur le souffle coupé par un coup de pied (il fait 80 kgs de muscles, moi 53 kgs toute mouillée). Puis il part. Je suis sous le choc. Je confie ma fille à ma mère pour quelques jours prétextant du travail...je passe la nuit chez une copine (l'une des rares qu'il me reste, il a réussi à faire le vide autour de moi), mais à elle aussi ne parvient pas à lui raconter ce qu'il vient de se passer. Il n'arrete pas de m'appeller, il s'excuse, pleure, me dit que je suis tout pour lui, qu'il se tuera si je le quittes...et moi j'y crois.

Nous reprenons la vie commune, il fait de petits efforts puis assez vite l'enfer reprends. Plusieurs épisodes de violence. Quand ma fille a eu 4 ans, après un épisode particulièrement critique (il m'a enfermé chez moi, m'a tapé, a planté 1 couteau dans la porte à côté de mon visage, m'a étranglé avec le fil de l'interphone), je réagis: je vais voir mon médecin, lui fait constater mes blessures, et vais porter plainte. De son côté, le père de ma fille me harcèle mais ne me retouche pas. Puis environ 15 jours après mon dépôt de plainte, je recois unenvocation du comissariat. Je pense que c'est normal. Et là je suis reçu par 1 inspecteur que me dit que MR M... (le père de ma fille) nie être l'auteur des faits, et que ce serait moi qui l'aurait aggressé et menacé avec un couteau... Puis le fonctionnaire de police me dit de bien réfléchir, car vu que Mr M...avait déjà été incarcéré (pendant ma grossesse) et qu'il lui restait du surcis, si jamais mon affaire allait devant 1 tribunal, il retournerait à coup sur en prison...E ce put...de flic me dit que "MR M.. est tout de même le père de votre enfant, et qu'un parloir c'est pas l'idéal quand on a 4 ans..." Sous le choc, je retire ma plainte...

Je passerais les années suivantes où la galère a continué. Puis en 2002 je suis de nouveua enceinte. A mon garnd étonnement, il est fou de joie. Me promet de changer, d'être un bon père pour notre fille aînée et l'enfant à naître, et un compagnon merveilleux pour moi...
Enceinte de 6 mois, il me frappe à nouveau. Dieu merci j'accouche d'une petite fille en bonne santé. Il tombe littéralement amoureux de cette enfant, s'en occupe très bien, de même que sa soeur aînée (qui a pourtant assistée à de nombreuses scènes de violence). A l'extérieur, il montre l'image d'une petite famille idéale: il travaille, est aprrécié et respecté dans son travail, a deux filles magnifiques, une jolie petite femme qui sait teinr une conversation (lol). Et de + on le complimente: quel beau parcours!!! Lui qui n'est parti de rien, à qui l'on prédisait un avenir derrière les barreaux, quel bel exemple de réinsertion!!!

En 2003, je décide de reprendre mes études, malgré ma fille de 7 ans et mon bébé sous le bras. Je tente le concours d'entrée à l'école d'infirmière et le réussis du 1° coup. Mais mon véritable défi n'est pas cette reprise d'études: j'ai pris ma décision: je vais le quitter. Et cette fois-ci, je suis déterminée. Pourquoi à ce moment là et pas avant? Je ne sais pas...et à vrai dire peu importe. Il me sens changer...mais pense que ça av me passer...Je dois avouer que lui aussi fait des efforts réels pour que notre famille tienne...mais c'est trop tard, il y a quelque chose de cassé en moi.

Je cherche un logement, mais avec ma maigre bourse d'étudiante, c'est dur. Puis il y a eu LA crise de trop. Il me frappe, en + de l'humiliation quotidienne; et ce devant la petite dernière (chose qui n'était jamais arrivée avant). J'arrive à le mettre dehors, fais changer les serrures. Il casse le pare-brise de ma voiture à coups de poings. J'entame une procédure devant le juge aux affaires familiales pour obtenir la garde des enfants et l'attribution d'une pension alimentaire.

A ce jour cela va faire 3 mois qu'il est parti. Je regrette pas. C'est très dur au quotidien, pour les filles bien-sûr, et financièrement.
Mais le véritable problème reste leur papa. Il tente par tous les moyens de me récupérer. Il pleure, jure et promet tout ce qu'il peut (j'ai même eu droit à une demande en mariage!), et me harcèle au téléphone et à mon domicile...
A chaque fois quel'on se voit (pour les filles), il me colle, me touche, cherche à m'embrasser...ça me dégoute. Et dimanche dernier, tandis que la petite faisait sa sieste et que la grande était partie jouer chez la voisine, il m'a forcé à avoir un rapport sexuel avec lui. Depuis j'ai mal: pas physiquement mais moralement. Je ne sais + quoi faire, j'ai l'impression que je n'y arriverais jamais et que je resterais à sa merci toute ma vie il me dit que "je suis à lui, que je lui appartient"). J'ai parfois envie de mourir, ou de le tuer...j'aimerais pouvoir partir loin avec les filles et ne + jamais le revoir. Il reste persuadé que je l'aime encore et que je vais revenir (il me fait peur, je me demande même si sa santé mentale est préservée).

Je me suis décidé à témoigner car pendant 10 ans j'ai vécu tout ça en silence, avec de la honte (toujours présente à ce jour d'ailleurs). Mais je vous en prie mesdames, soyez + fortes que moi. N'attendez pas aussi longtemps pour partir. Moi j'en paye le prix fort: la reconstruction va être longue pour moi et pour mes filles. Et si vous ne devez croire qu'en 1 seule chose c'est la suivante; il ne changeras PAS.

J'apréhende les mois à venir: vas-t-il me laisser tranquille? Les filles vont elles-surmonter tout ça? Vais-je réussir mes études?

Mon adresse E-mail: cherry53@hotmail.fr

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